Où une silhouette énigmatique avance et le bon sens recule, horrifié.
Il avance encore. Ou plutôt il se traîne, et même devrait-on dire : il rampe. Il est dans le noir, sur un sol bétonné froid et il ne tient pas debout. Passé les hanches, c’est le flou complet, la débandade des extrémités. Il traîne une sorte de poids, comme une masse informe vissée à son bassin. C'est quasi insensible jusqu'au bout où il sent poindre comme une vieille douleur qui ne devrait pas tarder à se rappeler à son bon souvenir.
(Un Havre de paix éternelle, R.V., 2010)
Il tente ensuite de se lever d’un bond. Mais que se passe-t-il ? Il est tout bancal et sa douleur est intense, inhumaine. Il s’effondre de tout son long, puis ulule, d’une longue, très longue plainte qui résonne dans son antre pendant un temps qui lui paraît une éternité.
(Un Havre de paix éternelle, R.V., 2010)